Pendant longtemps, l’activité physique a été réduite à une idée simple : perdre du poids. Cette vision reste courante, mais elle est limitée. Le mouvement ne se résume pas à un compteur de calories ; il est au cœur d’un fonctionnement organique complexe qui soutient la vie, la santé et le bien-être. Marcher pour aller au travail, prendre les escaliers, jardiner, faire le ménage ou pratiquer un sport : toutes ces actions participent à la même mécanique bienfaisante. Les preuves scientifiques s’accumulent et confirment que l’activité physique est l’un des piliers les plus puissants d’une bonne santé, tant physique que mentale.

Nous sommes faits pour bouger

Notre corps est conçu pour la mobilité. La posture debout, la structure des articulations, l’activation des muscles et la manière dont circulent le sang et la lymphe témoignent d’une logique évidente : le mouvement active et régule. Lorsqu’on bouge, la circulation sanguine s’améliore, l’irrigation des organes est plus fluide, la lymphe circule et les muscles se tonifient ; à l’inverse, la sédentarité ralentit ces processus et ouvre la porte à de nombreuses fragilités. C’est cette activation permanente qui explique qu’au-delà de l’apparence, bouger protège et optimise les fonctions vitales.

Sur le plan métabolique et cardiovasculaire, l’effet du mouvement est multiple. En permettant au cœur de travailler régulièrement, on améliore sa capacité à pomper le sang, on abaisse la fréquence cardiaque au repos et on réduit la tension exercée sur les artères. Les activités d’endurance modérées, comme la marche rapide ou le vélo, diminuent le risque de maladies cardiaques et contribuent à mieux réguler la pression artérielle. Dans le même temps, l’exercice aide à stabiliser le poids corporel : il n’est pas une solution miracle isolée, mais, associé à une alimentation équilibrée, il facilite la gestion du poids à long terme et réduit le risque d’obésité.

Le mouvement joue aussi un rôle déterminant dans la prévention du diabète de type 2. En améliorant la sensibilité à l’insuline et en favorisant l’utilisation du glucose par les muscles, il participe au contrôle naturel de la glycémie, ce qui est bénéfique tant pour la prévention que pour la prise en charge des personnes concernées. Par ailleurs, la pratique régulière influence l’inflammation et l’équilibre hormonal, deux leviers par lesquels elle réduit le risque de certains cancers liés au mode de vie.

Notre musculature et notre squelette tirent directement profit de la sollicitation quotidienne. Les muscles, loin d’être de simples « moteurs », sont des organes actifs qui stabilisent la posture, protègent les articulations, stockent de l’énergie et produisent des myokines, des messagers chimiques qui dialoguent avec le reste du corps. Préserver la masse et la force musculaires limite la sarcopénie liée à l’âge et réduit le risque de chutes. Les os, quant à eux, se renforcent sous l’effet des contraintes mécaniques : des activités avec port du poids, de la danse à la marche en passant par des exercices simples, favorisent la densité osseuse et contribuent à prévenir l’ostéoporose.

Bouger nous “nettoie”

Il existe une relation directe entre mouvement et nettoyage de l’organisme. La circulation lymphatique, dépourvue de pompe dédiée comme le sang, dépend largement des contractions musculaires et des variations de pression thoracique. Bouger favorise donc l’élimination des déchets et soutient le système immunitaire. La respiration, stimulée par l’activité, améliore l’oxygénation et aide à l’équilibre interne ; un diaphragme mobile et des poumons sollicités renforcent la capacité respiratoire et la récupération.

Bouger améliore également la santé mentale

Le bénéfice s’étend au cerveau et à la santé mentale. L’activité physique augmente le flux sanguin cérébral, stimule la plasticité neuronale et favorise la libération de neurotransmetteurs qui améliorent l’humeur, la concentration et le sommeil. De nombreuses études montrent que l’exercice est un allié contre le stress et peut aider dans la prise en charge de troubles dépressifs. À long terme, il protège également contre le déclin cognitif : les personnes actives présentent un risque réduit de démence, probablement grâce à la production de facteurs favorisant la survie et la régénération neuronale.

Enfin, le mouvement se lit sur notre peau, dans notre digestion et dans notre énergie quotidienne. Les gestes réguliers massent les organes internes, facilitent le transit et améliorent le confort digestif ; ils activent la circulation cutanée et participent à une peau mieux irriguée. Et, surtout, ils cultivent une réserve d’énergie durable : moins de fatigue chronique, plus de clarté mentale et une capacité renforcée à affronter le stress du quotidien.

Chaque mouvement compte

Bouger n’exige pas l’exploit. L’essentiel est la répétition et le plaisir : choisir des formes de mouvement que l’on aime, les intégrer par petites touches dans la journée et privilégier la constance plutôt que l’intensité ponctuelle. Une marche après le repas, des escaliers pris régulièrement, quelques étirements matinaux, des pauses actives entre deux tâches ou une activité conviviale suffisent à déclencher ces effets en chaîne.

Replacer le mouvement au centre de notre quotidien, même progressivement, transforme la santé sur le long terme. Chaque geste compte : ce n’est pas seulement une question de performance, mais une manière simple et puissante de prendre soin de son corps et de son esprit. Si la Fresque du mouvement peut vous accompagner pour faire de ces gestes des habitudes durables, nous sommes là pour construire avec vous des ateliers et des outils qui donnent envie de bouger — et de rester en mouvement.